L’histoire des Celtes est mal connue car ils n'ont pas produit d'écrits sur eux-mêmes, la classe sacerdotale des druides privilégiant la transmission orale au détriment de l’écriture, pourtant connue, pour des motifs cultuels et politiques. Pour cette raison la culture celtique ancienne appartient à la protohistoire.
Les Grecs désignaient les Celtes sous le nom de Keltoi, et les Romains sous celui de Celtae, de Galatae ou encore de Galli. Leur histoire ne peut se reconstituer qu’à partir de témoignages Grecs et Romains et de découvertes de l’archéologie. Mais les sources sont lacunaires et ne peuvent couvrir des espaces ‘temps’ aussi longs et géographiques aussi vastes.
Concernant l'origine de l’entité européenne celte, deux théories sont avancées.
1 – L’établissement d’un peuplement celtique, au début du 2ème millénaire av JC, se serait superposé à des peuplements antérieurs (cultures campaniformes du III° millénaire av JC), sans unité de langage. Selon certains historiens, il serait d’origine autochtone et la formation de l’entité celtique se serait constituée sans conflits ethniques. Cette théorie s’appuie sur la contestation actuelle du paradigme de ‘celtitude’ et sur le postulat d’existence d’un groupe ethnique celte indigène.
2 – Il y a quatre ou cinq mille ans, des masses de conquérants (premiers indoeuropéens ?) remontèrent le Danube, venus du Nord de l’Eurasie vers les plaines de Valachie. Les causes de la migration pourraient être le changement de climat, le surpeuplement ou les querelles religieuses. Ils seraient les précurseurs des Celtes dont l’apparition supposée se situe entre 2000 et 1200 av JC, à l’âge du bronze. Ces envahisseurs peuplèrent l’Europe centrale, la région alpine et l’Occident européen, de l’Ecosse jusqu’à l’Espagne et des Balkans à l’Irlande.
On situe généralement le berceau de la civilisation celtique en Europe centrale, vers 1200 av JC, approximativement dans la Bavière actuelle. A cette période la technique du bronze gagne en qualité et un changement culturel majeur a lieu : le rituel de la crémation succède à celui de l’inhumation sous tumulus.
La conquête romaine repoussera les Celtes jusqu'aux limites occidentales de l'Europe, occultant l’usage de leurs langues d’origine indo-européenne, n’en laissant subsister que quelques-unes, encore parlées en Bretagne et dans les îles britanniques.
Aujourd’hui, malgré les efforts développés pour leur redonner vie, le gaulois, le celtibère, le mannois et le cornique sont considérés comme des langues éteintes.
Les régions peuplées par les Celtes reçurent le nom de Celtie. Les Germains nommaient les Celtes Walha qui donna Waals (Wallon) dans les régions de Belgique, Welsch dans les dialectes allemands du sud, Wales et Cornwall pour les territoires anglais (origine de Wallon, Wales, Galles, Gallois).
A la veille de la conquête, la société gauloise formait une tripartition fonctionnelle, complexe et hiérarchisée, composée d’une assemblée du peuple, d’un Sénat et de magistrats sous l’autorité d’un vergobret (juge suprême). Instruite dans l’art de soigner, de juger, de célébrer le culte, de délibérer, la femme tenait une place éminente, plus élevée que celle occupée par les femmes des autres cultures du monde méditerranéen.
Beaucoup de légendes gauloises parlaient d’une antique déesse lunaire qui avait donné à la femme les pouvoirs d’initiatrice, de messagère des dieux, ainsi que celui d’emmener l’homme dans le monde des réalités supérieures par la simple filiation procédant du lignage de la mère. De même, la transmission de l’héritage, du prestige, des biens matériels, des titres et du patronyme procédait du lignage féminin. Inquiet de cette puissance, l’homme a toujours cherché à la maîtriser afin de se l’approprier, en revendiquant des droits de possession sur la femme, en la soumettant par de terribles interdits et par la culpabilisation, conscients également de ne pouvoir se passer de la mère, de la sœur, de l’épouse ou de l’amante.
Après la conquête, le processus d’acculturation a progressivement conduit à une assimilation des critères sociétaux et cultuels latins pour les différents peuples soumis. L’intégration à l’empire a fait le reste, en créant pour les cinq siècles suivants une brillante civilisation gallo-romaine.
Sous la loi romaine, la femme y perdra ses privilèges et son statut.
Selon J.L. Brunaux du CNRS (Les Celtes, Histoire d’un mythe, Belin 2014), il n’y eut pas, à proprement parler, de civilisation celte, car il s’agit du rassemblement de communautés d’origines diverses ayant interpénétré les groupes ethniques autochtones, en fonction de vagues migratoires dans un espace « temps » très long. Pour les habitants des territoires compris entre la Mer du Nord, le Rhin, la plaine Padane et l’Atlantique le terme générique de Gaulois sera retenu.
C’est seulement entre la fin du VIII° et le 1er s av JC, qu’ils formeront une véritable civilisation.