Fondateur de l’impressionnisme qu’il porta jusqu’à ses limites extrêmes, Monet en est le dernier survivant. A quatre-vingts ans passés, il accomplit la fusion totale du peintre et de la nature, avec une démesure et une puissance étonnantes : une immersion dans l’instantané, ou dans le "miroir magique de la réalité (Marcel Proust)", une contemplation rêveuse et hallucinée devant la nature. Ses audacieuses compositions géantes de Nymphéas du musée de l’Orangerie, constituent la « Sixtine de l’impressionnisme ».
Retiré à Giverny, son jardin et son bassin sont devenus son atelier, véritable alambic d’une prodigieuse alchimie de plantes, de reflets et de miroitements de l’eau. Georges Clémenceau, son voisin et indéfectible ami, passait de longues heures avec lui, avant, pendant et après la guerre qu’il avait résolument décidé de faire (et de gagner). Le livre qu’il a écrit laisse le souvenir émouvant de la belle amitié du vieil artiste et du vieil homme d’action qui se sont profondément appréciés et entendus (et chamaillés !).